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Chroniques urbaines #4 - Urban Pacific

Dernière mise à jour : 26 juin 2023

Petits moments de voyage, ces chroniques urbaines nous emmènent à travers le monde, de l’Orient aux Amériques en passant par l’Afrique. Métropoles mondiales ou régionales, bourgades mythiques ou villes cauchemardesques, nous vous embarquons donc sur les traces d’un tourisme urbain bien souvent jouissif ! Population urbaine mondiale en forte hausse (70% en 2050), ce tourisme est d’ores et déjà en pleine (r)évolution !


 

Urban Pacific


Le survol de la baie est un sacré souvenir. Le site de la métropole est à couper le souffle. La ville grandiose abrite ce chef-d’œuvre architectural qu’est l’Opéra House, inauguré par Elizabeth II, reine également des Australiens. L La fameuse Bondi Beach accueille le monde à bras ouverts, des Européens venus au pays pour un an avec le Working holiday visa, mêlés àd’autres venus des îles Pacifique, de Maurice, Russie, France... Marcher ici est un paradis : plages, criques, baies, ports de plaisance, bush, banlieues résidentielles au charme fou... tout est dit ! Pourquoi ne pas prendre des Sydney Ferries puis revenir à pied ? Vous pourrez débarquer à Homebush Bay à plus de 15 kilomètres du centre. Grâce aux ferries, on planifie des balades de plusieurs heures. Du haut de la Tour de Sydney, la vue panoramique de la baie de Sydney est très impressionnante ; cette boîte aux lettres est la plus haute de l’hémisphère austral. Il serait judicieux de rallier le quartier des affaires de Sydney Harbour : un pont, un opéra, des gratte-ciels, voici la skyline mondialement célèbre ! On y trouve des galeries où des tableaux d’art aborigène sont exposés. Dans un pays ayant tout juste 200 ans, elles nous rappellent donc que la culture aborigène n’est pas (encore) morte. Les vendeurs, tous blancs, semblent profiter du filon, alors que cette population rejetée est à 80% alcoolique... Un bien triste constat pour la plus vieille culture du monde. Poursuivez vers Bondi dont la couleur de l’eau si particulière a donné le nom à une couleur, le bleu « bondi »; les restaurants asiatiques sont partout, les fast-foods aussi. La plage est réputée pour son sable fin, le skimboard ou ses rouleaux ; c’est le territoire des surfeurs. Des cabines colorées sont un clin d’œil à Coney Island et Brighton Beach. L’océan semble au cœur de leur quotidien. Dès 6h30, les surfeurs tentent de dompter des rouleaux parfois énormes. Les requins ? « No problem » ! La côte est pleine de joggeurs reliant les si nombreuses plages et baies de la ville. Sydney, la grande classe !


Le trajet aérien qui m’emmène dans le centre de Melbourne est une vraie sinécure tant je me sans faible. Je fais une petite syncope. Le Dr Denis Chew sur High Street ne trouve rien. À 93 AUD (dollars australiens) la consultation, c’est bad ! Ma mère, paniquée, me dit d’aller à l’hôpital. Pas d’autre choix que d’aller à TheAlfred pour une série de tests sanguins et des rayons-X à la poitrine. On me met sur perf’, j’y passerai la nuit. À la sortie, on ne me réclame aucuns frais… Aurais-je la mauvaise surprise de recevoir la facture salée à mon retour en France ? Je mets une pièce ! Melbourne n’a que peu d’intérêt, le CBD n’a aucun charme et on s’y ennuie à mourir. Ma guesthouse est full de jeunes Aussies abrutis par une télé débilisante venue tout droit des States. À y repenser, Prahan et Windsor où je suis posé a des faux airs de Camden à Londres avec ses façades aux couleurs vives. Au sud de la ville, Great Océan Road est, quant à elle, de toute beauté. Construite entre 1919 et 1932 par les soldats de retour de la guerre de 14-18, elle fait office de monument aux morts et donna du travail à ces derniers. Falaises et vue sur le détroit de Bass dominent le paysage. Les fameuses aiguilles de calcaire qui émergent au milieu de la mer de Tasmanie sont superbes, tout comme cette côte sauvage qui a des airs de bush. Merci à toi Dieu du vent et de la mer pour avoir sculpté les Douze Apôtres. Si près aussi, la fabuleuse raining forrest : on se croirait en pleine jungle amazonienne... J’aperçois des koalas tous occupés à ronfler dans leurs gum trees. Le marsupial semble défoncé par les feuilles d’eucalyptus qu’il n’a cessé de mâcher. J’ai juste le temps d’avaler un café et un cheeseburger chez Hungry Jack’s avant de m’envoler pour Sydney !


Je me réveille en terre All Blacks. À Wellington, la capitale la plus australe du monde, seulement capitale par ses institutions. La ville est petite (180.000 habitants), calme et ressemble si peu aux métropoles anglo-saxonnes ! Il n’y a ni CBD ni buildings, seulement un concentré de quelques « villages ». Ce n’est donc pas un hasard qu’elle soit réputée pour être l’une des capitales les plus appréciables du monde. Des surprenants jardins botaniques à flanc de colline, on observe la baie. Vingt cinq hectares de forêts indigènes, de conifères et autres, c’est bien sympathique ! Je me ressource à l’Alliance française ou à la surprenante bibliothèque en feuilletant un peu de la presse tricolore, avant de perdre mes neurones dans les bars et clubs (l’Establishment, Basement, le Lotus, Maya) qui me sont très vite familiers. J’y rencontre de nombreux Kiwis moins souriants que leurs voisins australiens, mais aussi la très cool Olivia qui me fait découvrir Wellington by night depuis le mont Victoria. Malgré une scène drum’n bass/drum’n step et reggae/dub (Fat Freddy’s Drop, Katchafire, Black Seeds, Three Houses Down) de grande qualité, les DJ’s locaux frisent le ridicule. Créativité zéro, musique commerciale en boucle, écoutez donc un peu de son Made in Paris, NY, Londres, Manchester, Seattle, Barcelone ou Dublin et Miami ! Allez-donc faire un tour en Thaïlande ou en Indonésie ! Si la créativité musicale est faiblarde, la ville est l’une des places mondiales pour les effets spéciaux. Peter Jackson y a fondé le Weta pour son Créatures célestes. Le studio a ainsi permis la mise au monde de Bad Taste, District 9, les Seigneurs des Anneaux, Le Monde de Narnia, Avatar ou Master and Commander, le film qui vous fait aimer le Pacifique… Du lourd !


Voici venu le temps d’apercevoir kangourous et wallabies en liberté. Je redescends sur Brisbane. Il est 22h et déjà beaucoup (trop) de (vraiment) jeunes ne tiennent plus debout. Ça m’étonne à peine, car la Gold Coast accueille les Schoolies estudiantines chaque fin d’année. « Drink to be drunk ! », je vous avais bien dit. Brisbane est sans charme... Je fuis donc dès le matin pour Surfers Paradise, une conurbation du Queensland où Billabong a fondé son empire au début des Seventies. Je ne suis pas surfeur et donc vite saoulé. À part boire quelques Cooper’s, Toohey’s ou XXXX au Hard Rock Café et regarder les sports anglo-saxons à l’intérêt plus que limité (netball ou pire l’insupportable cricket), je me fais chier ! En vérité, les Australiens sont les Américains de l’hémisphère nord : ils ont transformé certains sports nobles pour en faire des spectacles indigestes (Aussie rule, rugby league ou rugby à XIII) du même niveau que le football américain ou le baseball. Je m’ennuie donc à mourir. Boring Gold Coast. Le front de mer est d’une incroyable laideur. C’est Cancún ou Miami Beach en presque pire, c’est dire l’exploit !


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