Pour pénétrer l’Amazonie, il vous faudra probablement faire escale à Manaus, une métropole plutôt charmante. Du haut d’un mirador au Musée de l’Amazonie, on se rend compte de cet océan vert qui encercle la ville. De l’âge d’or du caoutchouc (fin XIXème), il reste un vaste port situé à 1.500 kilomètres et quatre jours de bateau des côtes (Bélem). À l’est de la ville, vous aurez peut-etre la chance de voir les dauphins gris qui habitent à la rencontre des eaux noires du Rio Negro et des eaux marrons et boueuses du Rio Solimōes. C’est à la « rencontre des eaux » que ces deux affluents forment le fleuve Amazone, le fleuve de tous les superlatifs. Le fleuve draine 40% du continent et représente 1/5ème du débit du débit fluvial de la planète. On comprend aisément que les indigènes le surnomme « le fleuve mer » ou « océan » ! Si vous restez quelques jours au bord du lac Mamori, tentez d’éviter ces voyageurs stupides qui ne respectent pas la nature… Quel intérêt y-a-t-il à toucher les animaux sauvages, sortir un caïman de l’eau et déloger un paresseux de son arbre pour prendre une photo ou chasser une espèce protégée ? Vous apprendrez à pêcher des piranhas avant d’observer les beaux dauphins roses de l’Amazonie (boto). Les indigènes de la région croient qu’ils se transforment en hommes ou en femmes pour charmer le sexe opposé. À la levée du jour, nous assistons à l’affrontement de la lune et du soleil. En soirée, nous voilà à dormir dans un campement de jungle. Nuit courte et difficile, mais inoubliable. Je m’imagine incapable de survire dans cet enfer vert, et me remémore cette BD de Dany et Jean Van Hamme (Histoire sans héros) ou ces séries B voire Z (Anaconda – L. Llosa –, Cannibal Holocaust – R. Deodato –). Vous aurez aussi le provilège de rencontrer des indigènes, qui – pour certains –, content Le livre de la jungle et vivent de braconnage ! Le maître des lieux nous sort ses peaux de tatous, fourmiliers, l’un anaconda long de six mètres, et nous raconte ses « exploits ». À la vue d’un habitat de fortune, comment juger sévèrement son activité répréhensible et douteuse ? Notre dernière expérience de l’Amazonie est magique. Par un pur hasard, nous voilà à nager face à la monstruopole à quelques coudées de tucuxi, des cétacés qui vivent dans le bassin de l’Amazone... Grandiose !
« Dans la vie, toute est une question de proportions. Si l'on était des fourmis, le caniveau nous semblerait l'embouchure de l'Amazone. » Quino (Mafalda)
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