Mai 2009
Par l’effet de l’altitude et du seul avantage de Qantas, à savoir ne pas être radin sur le vin, on en écrase. On se réveille en terre All Blacks. À Wellington, qui n’a de capitale que ses institutions. La ville est petite (180 000 habitants), calme et ressemble si peu aux métropoles anglo-saxonnes ! Pas de CBD ni de buildings ; seulement un concentré de quelques « villages ». Des surprenants Jardins botaniques, on observe la baie. On se ressource à l’Alliance française ou à la surprenante bibliothèque en feuilletant un peu de la presse tricolore, avant de perdre ses neurones dans les bars et clubs (le Lotus, Maya, Basement, l’Establishment). On y rencontre de nombreux Kiwis moins souriants que leurs voisins australiens. Malgré une scène drum’n bass/drum’n step et reggae/dub (Fat Freddy’s Drop, Katchafire, Black Seeds, The Houses Down) de grande qualité, les DJs locaux frisent le ridicule. Créativité zéro, musique commerciale en boucle... Qu’ils écoutent un peu de son made in Paris, NY, Londres, Manchester, Seattle, Barcelone ou Dublin et Miami ! Qu’ils aillent faire un tour en Thaïlande ou en Indonésie ! L’Australie ferait bien de s’en inspirer (par rapport aux Aborigènes) : la culture maori est très présente. Le maori est langue officielle et les enfants l’apprennent à l’école. Par ailleurs, un parfum du Pacifique (îles Cook, Salomon...) se lit sur le visage de nombreux kiwis, surtout dans le Nord. 15% d’entre eux sont des îles ou sont Maoris, 75% originaires d’Europe (Irlande, Écosse...). Le XV de France défie la légende Black pour une nouvelle victoire du bout du monde. On se marre lorsqu’au nom de Chabal des murmures parcourent le pub. On s’éclate sur l’essai de la gagne. Tous nous fusillent du regard, pas un mot gentil... Déçus, on en remet une couche ! Mais après quelques Tuhi, trois Maoris fiers de leurs tatouages sont bien sympathiques.
On pose nos sacs dans un X Base, un backpacker plein de jeunes Anglais dont beaucoup ont pour principale occupation de boire et baiser. On hésite longtemps à continuer de partager ce quotidien, mais l'envie de faire du stop se heurte au climat hivernal. En s’engageant dans le KIWI Experience, on comprend vite pourquoi Peter Jackson a choisi ces contrées pour son Seigneur des Anneaux. C’est beau, vide (4,2 millions d’hab.) et enneigé. Dans cette région sortie tout droit d’un conte de Tim Burton (on se croirait dans Sleepy Hollow), on s’attend à voir Johnny Depp jaillir du brouillard et de la fumée... Seulement des sources thermales par dizaines dans un univers de givre qui donne un air fantasmagorique. Le lendemain, Rotorua dévoile sa magie. Les geysers et lacs polychromes de Wai-O-Tapu se prêtent merveilleusement à une aventure du héros Thorgal. Dans l’Asgaard (la demeure des dieux) où l’Entre-Deux Mondes affrontant ses/des démons dont La Gardienne des Clés. Puis voilà la Vallée des volcans où l’on assiste au miracle de la Création. Création de l’univers, d’un monde jeune d’une centaine d’années et refuge paradisiaque de volcans, cratères et lacs enfumés ; l’activité volcanique y est presque unique. L’aube d’une humanité, celle des héros du Voyage au centre de la Terre de Jules Verne qui s’engageant dans le Sneffel découvrent un monde perdu. Mon Monde perdu... On aime ces contes et aventures, mais on préfère les vivre...
Comments