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Indonésie (Sulawesi) - Latitude 120° !

Dernière mise à jour : 27 janv. 2023

Août 2019

Les Célèbes nous accueillent dignement. Dès notre arrivée à Manado, la grande ville du nord de la Sulawesi, Grab (le Uber local) nous met le gra(b)in dessus. On s’en va illico presto au bureau de l’immigration afin d’anticiper une énorme amende en quittant le pays. Pour 4 petits jours, nous devons renouveler notre visa déjà payant et pas donné ! Sur le port, nous embarquons dans le ferry public pour le parc national de Bunaken situé dans la mer des Célèbes. Débarquement sur l’île de Bunaken au Sea Breeze Resort, un soi-disant 5 stars PADI. Comme de nombreux clients avec qui nous sympathisons, j’en doute ! Nous l’avons choisi pour que madame puisse débuter la plongée et valider son Open Water PADI. Le début pour elle de 4 jours de cours intenses donnés par Terry, l’instructeur australien. Sarah l’accompagne dans ses misères. Le maître des lieux, un peu sadique, pousse les filles à bout et multiplie les exercices « inutiles » pour justifier un tarif revu à la hausse ! Comme je l’écrirai sur Tripadvisor, il prend ses clients pour des machines à cash afin de préparer ses vacances annuelles en Europe. Pourtant, PADI c’est Pay And Dive, Put An Dollar In ! Pendant ce temps, je plonge à proximité du mur en compagnie de Denis, le chéri de Sarah, puis de 2 jeunes frères néerlandais. Premier snorkeling, première grosse claque !

Le récif est truffé de tortues vertes, poissons flûtes, -perroquets, -coffres. En redescendant vers le ponton, c’est la fête aux barracudas, poissons-anges, -papillons, -trompettes, idoles mauresque, poissons cochers ou -empereurs. Il y a même cet incroyable poisson qui ne cesse de changer de couleurs. N’ayons pas peur des mots, c’est énorme. Depuis Semporna (Bornéo), je n’avais pas vu aussi beau récifs coraliens. Durant les 3 jours suivants, je me régale de mes sorties à la découverte des différents sites de snorkeling et/ou de plongée (Bualo, Raymond, Cela Cela, Mika Kampung, Timur…). En bon gentleman, j’accompagne Maghnia lors de ses 4 plongées en bouteille. Voici une raie aigle dans Le Grand Bleu suivi de bancs de carangues et de balistes. À Turtle City ou Likuan 2, c’est la soupe à la tortue ! Les créatures massives dorment sur le tombant pendant que j’aperçois des nudibranches près de magnifiques coraux bulles. Nous passons beaucoup de temps au restaurant qui fait office de salle commune. Les clients-voyageurs sont nombreux : Valentine, une Suissesse (trop) bavarde accroc à la plongée, la famille de Néerlandais, les excellents Sarah et son chéri parti au large pêcher le thon au bambou (il me manque déjà mon Denis !) ou un couple de Suisses et leurs 2 fillettes rigolotes avec qui nous partageons notre bungalow. Ils poursuivront leur bel été à Bornéo.

Notre visa récupéré, nous embarquons pour 12 heures de route. Direction Gorontalo, porte d’entrée dans îles les Togians. J’y perds mon téléphone. La longue route, splendide, longe volcans et rizières, qui le soir venu, se colorent des reflets du soleil couchant. Les rizières sont de retour, je frissonne ! Nous nous écroulons de nuit dans un hôtel trop neuf où les cafards sortent des murs. Le personnel, franchement pas très futé, tente de nous aider dans notre mission pour récupérer le téléphone. Mission (presque) : Impossible ! Nous y arrivons juste à temps pour embarquer dans la cabine d’un ferry qui affronte une mer très agitée. Ça secoue sévère ! La veille, nous avions la chance immense de nager quelques instants aux côtés d’un « petit » requin-baleine de 7 mètres. Des années que j’attendais ça et de petites larmes coulent dans mon masque au moment d’observer la bête qui nage à quelques centimètres de nous. Les yeux sur le côté et maladroite, elle fonce sur nous la gueule grande ouverte pour avaler ses crevettes quotidiennes. En descendant du bateau, la bête tente même de me croquer les fesses qui doivent sentir le crustacé ! Au petit matin, nous voilà dans le port de Wakai en compagnie de Valentine et Thomas, son compagnon de voyage, avec qui nous partagerons une grande majorité de notre voyage, mais aussi Océane et Rodolphe. Encore 3 heures de mer dans notre petit bateau qui prend trop le soleil avant d’arriver dans l’une des 58 îles de l’archipel du golfe de Tomini. Maghnia, (trop) influencée par un vlogeur (Alex Vizéo) nous a choisi Sera Beach située sur Malenge. Judicieux ! Le temps semble s’être arrêter sur cette plage paisible proche de l’Equateur. Nous rencontrerons des voyageurs, français pour la plupart, bien sympathiques avec qui nous partagerons nos repas sans saveurs. Voici Lucille et Fabien, un couple de Nantais qui rejoindra bientôt Bali puis la Nouvelle-Calédonie et le trio parisien Julie-Tatiana-son frère Jérémie qui plaît (elles plaisent !) tant à Thomas. Depuis Bunaken, le malheureux a le bras infecté par le poison d’un corail de feu. Sa vilaine plaie s’est propagée jusqu’au sous les aisselles. Que faire ? Une famille le sauve d’un retour vers la « civilisation » précipité. Beach volley ou balade dans la jungle tropicale en compagnie du Dr. Atkin et snorkelings à 2 pas du rivage, j’aime Sera Beach ! Nos excursions nous conduisent à la découverte du Reef 1 et 2 puis à un incroyable lac non salé rempli de méduses inoffensives. On se baigne au milieu du ballet aquatique des gélatineuses. Il est assez fou d’imaginer qu’elles sont apparues sur Terre il y a 650 millions d'années.

Avec Maghnia, nous accompagnons Meidy, la femme du docteur, à ses cours d’anglais dans l’école du village bajo. Nous reprenons du service dans une école qui tombe en ruine. Matériel inexistant, plafond et sol défoncés, niveau sonore hallucinant, isolation qui n’existe pas, c’est un vrai bordel que cette école. Les institutrices, allongées sur des canapés, sont happées par leur smartphone et délaissent les élèves qui se battent et courent dans les classes ! Nous empruntons l’immense ponton de fortune pour arriver dans le village localisé dans un paysage exceptionnel. Des villageois vident les concombres de mer. Séchés au soleil, ils seront vendus aux Chinois. Un foot s’improvise. Comme souvent, ordures et plastiques par centaines polluent ce milieu naturel de toute beauté. C’est bien triste. Et pourtant, quel impact par rapport à la pêche à la dynamite encore utilisée par les « Gitans de la mer » ? En fin de journée, nous sautons dans l’eau à la recherche du petit requin à pointe noire qui a élu résidence près du rivage. Tout comme ces jolies raies pastenagues tapies sous les rochers. Un bombardier de la Seconde Guerre s’est écrasé dans l’archipel. Nous hésitons à plonger… C’est vraiment loin et cher et puis le snorkeling c’est la viiiiiiiie ! Sur le Reef 5, les poissons-anges se mélangent aisément aux poissons-cochers, à une jolie rascasse volante ou aux préférés de Maghnia, les poissons-pincettes avec leur long bec. Ça grouille de bénitiers et de poissons-clowns de couleurs différentes. À Sera, un énorme varan a élu domicile dans les hautes herbes situées à l’entrée de la rainforest alors qu’un monstre de python a été récupéré sous l’un des bungalows, 2 jours avant notre arrivée. Les Togians, c’est « bagus » ! Il est temps de rejoindre le pays Torajah. Un long voyage nous attend. Il commence à bord d’un petit bateau qui longe la magnifique Bomba, l’une des 2 seules îles volcaniques de l’archipel. On embarque dans un ferry, un boat people plutôt. Bondé, il n’y a de la place que sur le toit brûlé par le soleil. Deux cousins partagent notre aventure : Estelle et Victor, mon voisin du 20ème. Avant de poursuivre vers le sud, une étape s’impose : Ampana. Une excursion merdique plus tard et nous voilà en route pour Tentana, toujours avec Thomas qui nous suit jusqu’à Rantepao. Nous explorons la région à scooter. Marché où l’on vend des chauves-souris rôties, cascades magnifiques, berges du lac, joli panorama, c’est une bien belle journée. Après 2 heures de voiture sur des routes escarpées de montagne, notre chauffeur percute un chien qui s’en va agoniser à quelques mètres de-là. Il reste 10 heures de route et la voiture est bousillée au milieu de nulle part… Nous sommes sauvés par 2 Allemandes !

C’est le pays Torajah, celui de rites funéraires très particuliers. Chrétiens animistes, les Torajah enterrent leurs morts parfois plusieurs années après leurs décès. Ils considèrent donc les défunts comme des malades auxquels il faut prodiguer des soins et parfois laver. Notre guide David nous emmène au deuxième jour d’une petite cérémonie où l’on sacrifie un bœuf et quelques cochons. C’est au-dessus de mes forces que d’y participer. L’effort financier fait par les Torajah pour honorer leurs ancêtres est colossal. Les plus riches sacrifient plusieurs buffles qui atteignent jusqu’à près de 25.000 euros pièce ! Choyés et lavés chaque jour jusqu’à leur dernier souffle, ils auront eu une vie de pacha. La viande sera intégralement distribuée aux invités ou revendue aux restaurants des alentours. L’un des rêves de Maghnia se réalise : celui de marcher dans des rizières en terrasses au milieu des buffles et des libellules. C’est majestueux. Plus tard, nous visiterons les lieux de culte (grotte, caveaux creusés dans la montagne…), les villages à l’architecture si spéciale, le marché au bétail ; on y vend buffles, cochons et coqs de combat. Avant de partir, c’est rafting ! Des varans et de gros iguanes à crêtes se prélassent sur les rochers au soleil. C’est parti pour un trajet de nuit direction l’aéroport de Makassar. À une vitesse folle ! Que faire de nos derniers jours ? Sur un coup de tête, nous choisissons Selayar, une île tropicale située au large de Bira.

C’est un coup dans l’eau, car la saison touristique est terminée depuis des lustres. La mer, trop agitée en cette saison, ne permet pas de rallier le lointain Taka Bonerate (le troisième plus grand atoll du monde) et ses fonds marins qui regorgent de mantas et de requins. Amis plongeurs, la Sulawesi a tout pour devenir Célèb(r)es ! Nos derniers snorkelings proches des côtes sont wavy et la visibilité merdique. Nous avons la haine ! Au retour d’un day trip, notre bateau longe des plages de toute beauté souillées par les ordures vomies par les océans. Avalé par une jolie mangrove qui me rappelle celle du Mal Bleu de Thorgal, notre bateau pourrait aisément s’y cacher au milieu des pirates. Nous écourtons notre séjour pour rallier Makassar puis Kuala Lumpur. La chaleur se mêle d’emblée à une humidité sévère, foi de cheveux de Maghnia ! Nous fêtons la fin du voyage et l’anniversaire anticipé de madame au Heli, un héliport qui se métamorphose en bar de nuit avec vue sur les Petronas. Même depuis le ciel, KL est bien laide. Vivement Paris !


 


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