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Grèce (Crète) - Le régime crétois

Dernière mise à jour : 9 nov. 2022

Juillet 2021

Cela fait bien longtemps que nous n’avons pas voyagé à l’étranger… C’était dans le monde d’avant ! Depuis plus d’un an, nous sommes saoulés à défaut d’être saouls par la faute des Corona ! Les quarante ans de Régis à Berlin ? Annulés ! Et puisque notre fabuleuse épopée de quatre mois et demi est tombée à l’eau, il faut bien trouver une alternative : descente de l’Afrique de l’est ou boucle en Amérique centrale, rien n’est faisable ! Armés du vaccin, nous optons pour une épopée greco-bulgare. C’est en Crête à Héraklion que l’aventure estivale débute.


Dès les premières heures, nous sommes interloqués par l’abondance de messages politiques, souvent anarchistes ou révolutionnaires, qui tapissent les murs. Dès les premiers jours, la chaleur prend le dessus : ce sera au café que nous passerons la majorité de notre temps. Au cœur de la mer Égée, il est nul besoin de se rapprocher du soleil pour voir la cire d’Icare fondre tant il fait chaud ! La mythologie nous accompagnera tout au long de notre voyage. Maghnia s’est trouvée une nouvelle passion et me conte les épisodes mythologiques avec bonheur. Si la visite du célèbre palais de Cnossos ne nous transcende pas, un documentaire nous donne l’ampleur du génie d’une civilisation minoenne pluri millénaire. Fresques, artisanat, jeu de société, administration palatiale, architecture antisismique (colonnes en bois), cités multiples et commerce international avec l’Égypte ou les Cyclades, la thalassocratie minoenne fut l’une des plus vieilles et puissantes civilisations d’Europe. Nous le comprendrons encore plus lors de la visite du Musée Archéologique. Elle inventa ainsi l’un des tout premiers systèmes d’écriture, avant même les Phéniciens. « Knossos a pour port Héraklion » a écrit notre maître Strabon. Nous voilà à la découverte de cette ville, de ses témoignages historiques, de la forteresse vénitienne aux traces laissés par les Ottomans. Héraklion est aussi le début de notre régime crétois : salades grecques et crétoises agrémentées de ces olives appelés Éliés, souvlaki, gyros « à la grecque », spanakopita (aux épinards et feta), fromages grecs ou turcs, pâtisseries à la pâte filo turque, bougatsa de Chania ou tzatziki, nous faisons honneur au pays.


Si la ville a tiré son nom du héros grec Héraclès auquel les Crétois avaient voué un culte, les mythes sont ailleurs. Il est temps de quitter la ville de naissance du Greco - inspirateur de Picasso et J. Pollock, et fondateur de l’École espagnole du XVIè siècle - pour remonter vers l’ouest. Des bulles de Champagne semblent s’échapper de la magnifique mer de Crète. Point culminant de l’île (2.500 mètres environ), le mont Ida serait pour certains le lieu de naissance de Zeus. Protégé de l’appétit de son père Cronos, sa mère Rhéa l’aurait caché pendant son enfance en compagnie de la chèvre Amalthée. Sa corne devint symbole d’abondance… des jolis cafés à Chania comme à Réthymnon ? Nous y passons des heures à l’abri d’une chaleur fatigante à jouer au yam’s, se cultiver, boire de bons cafés frappés. Ces deux villes sont bien jolies ! Elles regorgent de témoignages d’une histoire vénitienne puis ottomane, de placettes ou de ruelles ombragées où l’on se perd aisément avant de croiser inévitablement un chat. Depuis Cnossos, Dédale a poursuivi son œuvre en construisant de nouveaux labyrinthes où l’empreinte du Minotaure flotte sur les cités. Partout en Crète, la figure du taureau est omniprésente : dans les rues, dans les mythes ou à Cnossos où des voltigeurs mettaient leurs vies en danger afin d’amuser le palais.

Sur l’« île de Candie », les 35 millions d’oliviers poussent au milieu d’un relief, partout, escarpé. Nous rejoignons les Montagnes Blanches pour randonner dans les incontournables gorges de Samaria au milieu des cyprès, du houx, des villages et églises abandonnés ou des pins. Leur magnifique senteur me renvoie toujours aux vancaces de mon enfance ! Impressionnantes, les gorges ne valent pas celles du Verdon ou de l’Ardèche ; 16 kilomètres plus loin, nous voilà au bord de la mer de Libye qui offre une eau translucide et bien tentante. Direction la plage réputée d’Elafonisi - à ne pas confondre avec Elfannassi ! - qui regarde vers l’Afrique. On diraît un lagon des mers du Sud ! En traversant la lagune en direction du phare, les petites plages rocailleuses de sable rose et rouge sont de plus en plus vides. Dans la très jolie Agios Nikolaos, les légendes se confondent avec l’Histoire. Celle de l’omniprésent Nicolas de Myre (Saint Nicolas) par exemple.


Nous voilà à nouveau à chasser les mythes : celui du dieu Apollon qui se rendit en Crète après avoir tué le serpent Python, de la ruse d’Ariane et de Thésée, de son père Égée. Au centre de la cité, la déesse Athéna se serait baignée dans le lac Voulismeni réputé « sans fond ». D’une profondeur de 64 mètres, il reflète une falaise d’où des plongeurs intrépides se jettent en effectuant des acrobaties. L’organisation de la ville est nouvelle pour nous. Le plan hippodamien grecque paraît bien lointain ! Non loin de l’une des criques, une sculpture de la déesse Europe chevauche le taureau avec qui elle enfanta Minos, le roi légendaire, à la suite d’une fourberie de Zeus. Les balades le long du littoral sont de petits moments de bonheur ponctués par quelques pique-niques et le tea time que nous vénérons. Avant de nous éloigner encore un peu plus du Péloponnèse, nous grimpons à bord d’un bateau qui nous dépose non loin de la cité engloutie d’Olous (Elounda), sur Spinalonga. L’îlot forteresse des Vénitiens fut un refuge pour les chrétiens chassés par les Turcs avant de devenir lieu de déportation pour les lépreux de toute la Crète. Demain, nous prendrons la mer pour rejoindre le Dodécanèse, un archipel de la Méditerranée orientale, bordé au nord par la mer Égée et au sud par la Méditerranée, et si proche des rivages turcs.


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