Juillet 2009
Dans les Highlands de Boquete, de longues pluies me bloquent l’accès à de jolies balades dans les plantations de café. On ne peut rien faire, encore moins escalader le mont Baru, un volcan qui domine les côtes caraïbe et pacifique. On se rend à Bocas del Toro, qui avec ses maisons en tôle et colorées, a des airs de Caye Caulker au Belize. La population n’est plus indienne mais majoritairement noire. Peut-être qu’en montant vers le Nord, cette "couleur café" chantée par Gainsbourg se fait plus présente. Les Caraïbes c’est bien sûr les Antilles, la Jamaïque, les Bahamas. En Amérique centrale, les populations amérindiennes paysannes habitent les terres. Bocas me plaît bien, peut-être aussi grâce à ma compagne ou cette jolie plage pleine d’énormes étoiles de mer. On s'en va au Costa Rica. Le passage de frontière est un vrai gag : les douaniers sont partis déjeuner, c’est opération "porte ouverte". Peut-être suivent-ils les Etats-Unis se faire torpiller par le Mexique en finale de la Copa del Oro.
Prix alimentaires prohibitifs, influence américaine, nous-y voilà ! À Puerto Viejo de Limon, l’un des surfs break les plus réputé des Caraïbes. Au Rockin J’s, un massive backpacker à la déco extra, ça grouille de surfeurs anglo-saxons, les hispaniques (Sud-américains) étant davantage en "ville". Ici, le reggae est partout, autant dire qu'on se sent comme à la maison. Mais, malgré le calme et la douceur de vivre apparente des îles, il faut être sur ses gardes. Rester vigilant, car les Caraïbes ne sont pas sûres, la violence et la drogue y étant particulièrement élevées. Costa Rica, république de la ganja. Au Baba Yaga, si la musique est bonne et les dancehalls de qualité, l’ambiance est étrange, malsaine. On me jette des regards menaçants et les locaux un peu trop défoncés traitent les filles comme de vulgaires catins. Les sounds-systems de Trenchtown (Kingston) ne sont (vraiment) pas loin. Ces rude boys, que je trouve machos et peu sympathiques, ont remplacé les pirates et corsaires du XVIIe siècle... On s’éclipse à pas de loup, un regard derrière soi. Le lendemain, alors qu'on s'en va écouter un concert de calypso à Playa Cocles, deux locaux nous conseillent vivement de faire demi-tour si on ne veut pas se retrouver avec un pistolet sous la gorge...
Au Mojos, le propriétaire américain installé depuis 18 mois dans le pays, ne parle pas un mot d’espagnol. D’ailleurs, ici les cafés-restaurants et hôtels sont à la solde des gringos qui font main basse sur le tourisme. Il paraît que c’est encore plus vrai sur une côte pacifique un peu plus américanisée et donc plus rock. Ici, le roots reggae et le ragga sont les rois. Enfin, on se balade sur une côte extrêmement sauvage et vraiment superbe. Le royaume des singes hurleurs, toucans, paresseux, pumas, jaguars et caïmans ne s’arrête que là où commence celui de Poséidon. On se dit que quelques mésaventures pourraient nous arriver si on continue à avancer dans cette jungle humide, pleine de moustiques et insectes, dont on ne voit plus la lumière, pieds nus dans la boue... Des régions traversées, laquelle de cette rainforest épaisse, de la sécheresse extrême du Namib ou du Sahara, ou des paysages minéraux balayés par le vent des salars de l’Altiplano bolivien, est la plus hostile? Il est l’heure de quitter ces régions vierges et primaires pour la jungle urbaine de Brooklyn...
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