Java est le pays des merveilles. Voici la silhouette du Bromo dont je rêve depuis la découverte du Baraka de Ron Fricke, hymne au voyage. Cette vue d'un pays noir des cendres, l'aube majestueuse sur cette cuvette désolée, jamais je ne pourrais l'oublier. Époustouflant lever de soleil qui vaut, à coup sûr, les 43 couchers de soleil du Petit Prince. Du bord du cratère, je vois, l'espace d'un instant, ma vie basculer lorsqu’une explosion assourdissante de soufre sort du monstre qui semble enfermer les 40èmes rugissants au centre de la Terre. C'est bien ici que Jules Verne aurait dû commencer son célèbre roman !
Le Kawa Ijen est plongé dans un brouillard trop dense pour profiter des couleurs d'un lac acide dont les photos m'avaient transporté. Je me console avec ces mots de Verlomme : “le vrai voyage c'est d'y aller. Une fois arrivé, le voyage est terminé”. Le cratère, qui se prêterait aux pinceaux de Jérôme Bosch, est tout de même très impressionnant : des nuages toxiques énormes, des hommes remontant des charges de 80/100 kilos de soufre pour des clopinettes... et pour la beauté de nos dames (cosmétiques). Mais toujours avec le sourire et cette gentillesse qui me fait aimer Java. Il n'y a pas à dire, mais comme dirait le Petit Prince (encore lui !), ce volcan aurait bien besoin d'être ramoné !
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